BAYARD Hippolyte

Hippolyte BAYARD  | 1801-1887

En bref :
– Un des quatre inventeurs de la photographie (aux côtés de Nièpce, Daguerre et Talbot)
– Il réalise ce qui est considéré comme la première mise en scène de l’histoire de la photographie
– Un des premiers grands producteurs d’images
– Il présente la première exposition de photographies de l’histoire

Biographie

Hippolyte naquit en Oise en 1801. Il s’intéresse très tôt aux phénomènes dus à la lumière : son père plaçait des caches sur les fruits mûrissants du verger pour dessiner des silhouettes ou des initiales. 

Autoportrait - 1863

Autoportrait – 1863

Son père, juge de paix, lui donna une éducation qui devait lui permettre d’exercer tout d’abord les fonctions de clerc de notaire, mais alors qu’il est encore fort jeune, Hippolyte part pour Paris, où il doit entrer au Ministère des Finances.

A Paris, il fréquente le monde des arts et ce milieu artistique connaît bien les recherches de Daguerre, même avant que celles-ci soient officiellement révélées. Il se lance à son tour dans des expérimentations et en mars 1839, il met au point un procédé lui permettant d’obtenir des positifs directs sur papier mais trop tard car c’est le daguerréotype qui retient l’attention et reçoit tous les honneurs.

Malgré ses déboires initiaux, Bayard continuera cependant à être un photographe actif et productif et fait partie des membres fondateurs de la Société héliographique en 1851 puis de la Société française de photographie en 1854.

De 1860 à 1866, il ouvre un atelier de photographie avec Bertall (illustrateur, caricaturiste et graveur français) avec lequel il avait déjà collaboré dès 1855.

Il meurt à Nemours en mai 1887.

Son œuvre

  • 1839 – Bayard met au point le procédé qui lui permet d’obtenir des positifs directs sur papier : l’image positive se forme par l’exposition dans la chambre noire d’une feuille de papier préalablement sensibilisée. Les images obtenues par Bayard sont comme les daguerréotypes, des pièces uniques ne pouvant être reproduites. Bayard se positionne donc entre le positif sur métal (daguerréotype) et le négatif sur papier breveté par Henry Fox Talbot. Son procédé resta une expérience isolée qu’il fut seul à pratiquer.
    En juillet 1839, il présente la première exposition de photographies de l’histoire pour une opération de bienfaisance en présentant une trentaine de vues de natures mortes et d’architecture.
    Le 11 novembre 1839, il dépose à l’Académie des sciences, qui l’enregistre, un paquet cacheté « procédé de photographie sur papier ». Mais il est trop tard.
  • 1840 – L’État refusant toujours à l’aider, Bayard essaie de retourner la situation en sa faveur, en « se suicidant » : il se photographie en novembre 1840 en noyé, écrivant au verso de la photo :

« Le cadavre […] que vous voyez ci-derrière est celui de M. Bayard […]. A ma connaissance, il y a à peu près trois ans que cet ingénieux et infatigable chercheur s’occupait de perfectionner son invention. L’Académie, le Roi et tous ceux qui ont vu ses dessins [= photos], que lui trouvait imparfaits, les ont admirés […]. Cela lui a fait beaucoup d’honneur et ne lui a pas valu un liard. Le gouvernement, qui a beaucoup trop donné à M. Daguerre, a dit ne pouvoir rien faire pour M. Bayard, et le malheureux s’est noyé. Oh ! instabilité des choses humaines ! ».

Autoportrait en noyé - 1840

Autoportrait en noyé – 1840


L’image, qui nécessita une demi-heure de pose sans bouger, renvoie évidemment à la peinture religieuse, mais également, par la posture abandonnée du cadavre exalté par la blancheur du linge, au Marat assassiné de David.
Bayard restera comme celui ayant réalisé la première mise en scène de l’histoire de la photographie (bien que Talbot l’eut fait avant lui).

  • 1851 – Il fait partie des cinq photographes de la Société héliographique mandatés par la Commission des monuments historiques pour recueillir des photographies de bâtiments historiques que la commission souhaite préserver ou restaurer. Il est envoyé en Normandie au titre de cette Mission héliographique.

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Sources : Wikipedia, Télérama

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Crédits photos : Arago

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